Les débuts de la radio en Dauphiné
En 1923 le Radio-Club Dauphinois compte 250 sans filistes. En mai, il organise dans la salle des fêtes de l’ancien hôpital (qui deviendra plus tard l’hôtel Majestic) une soirée où l’on peut entendre un concert retransmis depuis la Galochère à quelques kilomètres de Grenoble. C’est la première émission de radio du Dauphiné.
Le radio-club monte un petit poste d’émission rue du Vieux-Temple sous l’indicatif 8 DD. En mai 1925, il retransmet le discours d’inauguration de l’Exposition de la Houille blanche et du Tourisme. L’idée d’un poste fait son chemin avec l’administration locale des PTT.
Le démarrage de Grenoble-PTT
Le 1er avril 1927, Grenoble-PTT diffuse sa première émission sur 270 m avec une puissance modeste de 500 w. Le studio se trouve alors dans un petit local rue Millet mis à disposition par l’Association post-scolaire et l’émetteur à l’hôtel des postes.
Un an plus tard, en mars 1928, la puissance du poste est triplée. Il rayonne avec 1500 w sur la longueur d’ondes de 416 mètres. En décembre, les studios sont transférés dans les locaux de l’Association Grande Rue. L’année suivante, le plan de Prague chamboulant la répartition des longueurs d’ondes, celle de Grenoble-PTT est ramenée à 329 mètres.
En 1930, le maire de Grenoble, Paul Mistral, met des locaux à la disposition des PTT dans la Maison moderne construite pour l’exposition. Le loyer est symbolique : un franc par an. Le poste y installe son émetteur en décembre et en profite pour augmenter sa puissance. Il passe à 3 kw grâce au savoir-faire technique de M. Chevanas. Parallèlement, le studio de la Grande Rue s’avère trop étroit. Le maire de Grenoble, le Dr Martin, propose un étage de l’école Vaucanson (ex-petit séminaire, aujourd’hui lycée) qu’il fait réaménager.
En 1932, le poste change de place sur le cadran des TSF. En avril, Alpes-Grenoble doit passer de 329 à 559 mètres. Le plan de Madrid lui attribue 328 m mais cette longueur d’ondes est voisine de postes plus puissants. Finalement, la radio se voit attribuer 514 mètres, ce qui la satisfait.
La puissance du poste augmente
En 1934, la puissance passe de 3 à 20 kw. Mais pour continuer à développer le poste, un nouveau site d’émission s’avère indispensable. Pendant plusieurs années, plusieurs solutions sont étudiée et un emplacement est choisi sur un plateau à Champagnier (400 m d’altitude) à 8 km de Grenoble et 2 km de Pont-de-Claix. Le pylône doit monter à 225 m et la puissance du poste être portée à 120 kw. En mai 1937, Robert Jardillier, ministre des PTT, vient poser la première pierre de ce centre émetteur moderne.
Le poste n’aura pas atteint des sommets
Mais en mars 1938, les autorités locales s’alarment et protestent. L’un des pylônes destinés au centre émetteur de Champagnier est envoyé en Tunisie. Pour contrer la propagande italienne vers l’Afrique du nord, le gouvernement vient de décider de renforcer les installations du poste de Tunis-PTT. Les auditeurs peuvent s’asseoir sur la première pierre. Adieu le nouveau centre émetteur. Car la guerre arrive.
A la déclaration de guerre, Alpes-Grenoble devient un simple relais des PTT. Sous Vichy, Grenoble-National Relais la radiodiffusion nationale avec de très rares décrochages locaux. A la Libération, Radio-Alpes-Grenoble émet provisoirement jusqu’à la remise en état du réseau national. En novembre 1945, l’Association des intérêts touristiques des Alpes françaises effectue des démarches pour que Alpes-Grenoble puisse reémettre. En vain.
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