Suivre le Tour de France en direct ? C’est possible depuis quand ?
Depuis 85 ans, quand le journal L’Intransigeant et l’hebdomadaire sportif Match concrétisèrent une expérience menée l’année précédente par un des journalistes du quotidien, Jean Antoine. Lors du Tour de 1929, ce dernier, accompagné d’un technicien radio embarque dans un camion Saurer équipé d’un émetteur à ondes courtes branché sur la batterie ainsi que d’une antenne de vingt mètres.
Jean Antoine fait alors quelques émissions en direct en transmettant sur 45 m de longueur d’onde, que les stations publiques reprennent. « Les envoyés spéciaux de l’Intransigeant et de Match, MM. René Lehmann, C.-A. Gonnet, René Bierre et Jean de Lascoumettes se trouveront devant le microphone et, avec le concours de Jean Antoine, qui organise techniquement ce reportage« , précise le quotidien. Les reporters voyagent dans trois voitures Torpédo. La classe.
En 1930, l’expérience ayant montré que c’était possible techniquement, ces reportages en direct sont mieux organisés. Jean Antoine reprend la route en compagnie d’Alex Virot en respectant un horaire précis : 7h45 commentaires sur l’étape de la journée ; 13 h reportage sur la course et un autre plus tard au moment de l’arrivée; 20h15 le classement et les commentaires. Le tout est diffusé par les radios des PTT.
Une course dans la course
En 1930, deux voitures remplacent le camion bâché de 1929. Ces belles décapotables sont équipées d’un micro, d’un ampli, d’une batterie, de piles et de 200 mètres de fils téléphoniques enroulés. Dans la première voiture, prenaient place deux techniciens des PTT qui filaient au devant de la course à un endroit prévu à l’avance pour préparer le direct. La seconde voiture arrivait. Jean Antoine et Alex Virot montaient alors dans la première voiture pour diffuser leur reportage pendant que les techniciens des PTT prenaient la seconde voiture pour filer se placer au prochain endroit de diffusion. La course sur deux-roues se doublait donc d’une course auto !
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