« France Libre d’outre-mer », un poste clandestin sous les cocotiers

Le contexte

Après l’armistice de juin 1940, les autorités des territoires français de l’océan indien, Madagascar et La Réunion, sont restés fidèles au gouvernement de Vichy. En 1942, les Britanniques craignent que les ports de Madagascar soient utilisés par les sous-marins japonais pour se ravitailler. Le 5 mai 1942, les troupes britanniques débarquent à Diego-Suarez. Le 8 novembre, l’armée française fidèle à Vichy capitule.

La radio française dans l’océan indien

L’Etat français (Vichy) dispose de Radio-Saint-Denis à la Réunion, un poste local de faible puissance mais surtout de Radio-Tananarive. Cette station émet en ondes moyennes mais aussi en ondes courtes. A Madagascar, de nombreux français sont favorables à la France libre. Un poste clandestin « Tananarive libre » a émis quelques heures mais a dû cesser d’émettre faute de moyens techniques.

Radio Tananarive diffuse la propagande de Vichy avec un ton très anglophobe. Ce n’est pas Radio-Maurice, le petit poste monté en 1927 par Charle Jollivet, un marchand de disques de l’île Maurice (territoire britannique),  et qui diffuse à faible puissance sur ondes moyennes qui peut rivaliser.

Une voix clandestine

En 1941, France Libre d’outre-mer, une radio clandestine, se met en place sur l’île Maurice. Un émetteur d’occasion d’un kilowatt est acheté à la radio sud-africaine. C’est une initiative de Henri Montocchio et François d’Unienville. Elle est située près de la sucrerie de Highlands et émet sur ondes courtes dans la bande des 41 mètres. Cette station qui peut diffuser jusqu’à trois heures par jour est animée un speaker, Amédée Poupard aidé pour tout ce qui est musical de Max Moutia. François d’Unienville s’occupe d’écrire les textes des infos.

A la fin de la guerre, ce poste clandestin fusionne avec Radio-Maurice et le petit poste de la Société des radiophiles pour mettre en place le 1er juillet 1944 MBS, Mauritius Broadcasting Service, la radio publique de l’île qui deviendra Mauritius Broadcasting Corporation à l’indépendance.

 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.