A la fin de la guerre, l’Autriche, à l’instar de l’Allemagne, est partagée entre quatre zones d’occupations alliées (Soviétiques, Américains, Britanniques et Français). L’armée française obtient l’ouest du pays, les régions du Vorarlberg et du Tyrol, ainsi qu’une partie de la capitale, Vienne. Les installations radiophoniques de l’Autriche sont également divisées en quatre réseaux. Les soviétiques contrôlent Radio Wien (Radio Vienne) qui diffuse sur deux émetteurs ondes moyennes de 7 et 2,5 kw ainsi que sur quatre émetteurs en ondes courtes de 250 à 500 watts de puissance.
Les Américains montent Radio Rot-Weiß-Rot (Rouge-Blanc-Rouge, les couleurs du drapeau autrichien) via trois émetteurs en ondes moyennes, Vienne (20 kw-1420 kc), Linz (15 kw-1294 kc) et Salzbourg (5 kw-1267 kc). Les Britanniques ont pour leur part le réseau Alpenland avec un gros émetteur ondes moyennes de 100 km (886 kc) et deux autres, de 15 kw à Graz et de 5 kw à Klagenfurt. Les Français contrôlent le Sendergrupwest, le réseau des radios de l’ouest, à Innsbruck (Radio-Innsbruck) et Dornbirn (Radio-Vorarlberg).
Ci-dessus, l’animatrice autrichienne de la station. Son visage a été floutée dans la presse car elle faisait l’objet de menaces.
La première radio autrichienne libre
En mai 1945, cette dernière est la première radio autrichienne libre a être sur les ondes. Un ingénieur radio, Otto Schubert, réussit à convaincre un SS d’enlever les explosifs posés sur l’antenne de Dornbirn alors encore connectée à la RRG, la radio du Reich, via Innsbruck. Quelques heures avant l’arrivée des premiers blindés de la première armée française, l’ingénieur qui a coupé dans l’après-midi la transmission avec Innsbruck, peut diffuser le 2 mai 1945 à 21h28, une annonce de « la radio autrichienne de Vorarlberg ».
Dans un premier temps, le matériel de la radio est très sommaire et le studio improvisé est installé dans l’abri antiaérien sous la mairie de Dornbirn. Une fois la situation stabilisée, le studio grimpera au deuxième étage du bâtiment (photo ci-dessus). Du matériel est rassemblé localement ou acheminé par les Français.
Radio Vorarlberg est alors la seule radio européenne équipée d’un magnétophone dont voici la photo :
En juillet 1945, l’armée française se déploie dans le Tyrol conformément au plan de partage des zones d’occupation et récupère le contrôle de l’émetteur d’Aldrans qui diffuse Radio-Innsbruck.
Les programmes de Radio Vorarlberg (578 m – 519 kc) sont réalisés par les Autrichiens avec simplement une censure française pour les informations. Sur la photo on peut voir, le lieutenant Séguy, speaker français et Mlle Pfrogner, speakerine autrichienne , ensemble à l’antenne.
Mlle de Saint-Martin s’occupe de la discothèque.
Dans le courant de l’année 1946, l’armée française laisse l’entière gestion de la station aux autorités locales après avoir trouvé un accord car une grosse partie du matériel provient de la Radiodiffusion française. Des émissions francophones, dirigées par André Blanc, restent à l’antenne mais diminue fortement à partir de l’été 1949 quand les effectifs militaires français an Autriche décroissent.
L’occupation de l’Autriche par les quatre puissances se termine le 26 octobre 1955. Radio Vorarlberg et Radio Innsbruck rejoignent le nouveau service public de la radio autrichienne Österreichisches Rundspruchwesen, aujourd’hui ORF.
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