Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne suite à l’agression contre la Pologne. La censure est établie sur tous les stations, publiques et privées. Pour l’accompagner, certains s’autocensurent. C’est le cas de Paris-PTT, la tête de réseau des radios régionales publiques. Depuis quelques années, elle a pris pour indicatif les premières notes d’une ritournelle qui remonte au règne de Henri IV et qui s’intitule « Si le roi m’avait donné Paris sa grande ville ».
C’est une scie musicale qui rentre très vite dans la tête et qui est parfaite comme signe de reconnaissance. Mais ce titre, devenue une comptine pour enfant sous le titre « La bonne aventure o guê », peut s’avérer très énervante. « La bonne aventure… » employé comme signal, passe encore ; mais c’est un véritable bouche-trou. Lorsque deux émissions différentes ne se succèdent pas immédiatement, pan ! « La bonne aventure…« A certains instants, c’est exaspérant« , s’indigne un lecteur de l’Intransigeant en 1938.
Mais ce n’est pas ce qui gêne la direction de Paris-PTT en septembre 1939. Le problème, c’est qu’en entendant cet indicatif, les auditeurs chantonnent « La bonne aventure » plutôt que « Si le roi m’avait donné ». Le jingle a donc été retiré de l’antenne. Pas très martial comme air et la station n’a pas voulu passer pour une diseuse… de bonne aventure.
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