Le dimanche 5 octobre 1930, un dirigeable s’écrase près de Beauvais et prend feu. Le R-101, fleuron de l’aéronautique britannique et rival du Zeppelin, reliait Londres et Karachi via l’Egypte. Quarante-huit personnes périssent dont Lord Thomson, le ministre de l’Air du Royaume-Uni. Un témoin du drame raconte le lendemain dans Le Progrès de la Somme : « Les vitres de mon habitation furent secouées comme s’il s’agissait d’un tremblement de terre. Je courus vers le lieu de la catastrophe. Des flammes s’élevaient à plus de trente mètres de hauteur. Deux autres détonations se produisirent. Je vis trois hommes sortir de la fournaise. C’est alors que mes concitoyens organisèrent des secours. D’Allonne, de Bongenoult, de Beauvais et des environs on accourait de partout pour apporter secours.«
Cette tragédie crée un choc immense. Elle se produit dans la nuit, vers deux heures du matin et les journaux du matin sont déjà imprimés.
C’est la radio qui va être la première à rendre compte de la situation. L’une ses stations va se distinguer en dépêchant sur place un reporter et un opérateur. C’est Radio PTT-Nord à Lille, qui dès 11 heures, envoie son équipe sur les lieux de la catastrophe à Allonne près de Beauvais.
Un premier reportage peut être diffusé vers 15 heures sur PTT-Nord et les autres stations régionales des PTT. Le reporter a dû retourner à Beauvais pour transmettre par téléphone. Pendant ce temps, des techniciens déploient depuis les lieux du crash un très long câble pour pouvoir se connecter à la cabine téléphonique téléphonique la plus proche.
Plus d’une demi-heure de direct
C’est ainsi qu’à 17h50, le reporter de Lille-PTT a pu intervenir en direct, relayé par les stations des PTT et celle de la Tour Eiffel dans la France entière, avec des témoignages, un point sur les opérations de sauvetage… Trente-cinq minutes d’un reportage très fort et très nouveau pour l’époque. Un journaliste allemand a aussi profité de cette liaison et son reportage a pu être relayé par la radio de Berlin. La BBC n’a en revanche pas souhaité en profiter, le choc étant trop immense en Grande-Bretagne.
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