Nous sommes juste après la guerre, la Radiodiffusion française s’organise. En ce début d’année 1946, c’est Claude Bourdet qui dirige la radio publique. Ce journaliste, déporté, membre du Conseil national de la Résistance, vient d’arriver dans ce fauteuil plutôt instable car très convoité (il a été nommé par le conseil des ministres mi-décembre 1945).
La radio publique se compose alors deux chaînes, la nationale et la parisienne, qui ne couvrent pas encore tout le territoire, d’une administration pléthorique et de services disséminés dans 39 immeubles différents. Le temps de s’installer et Claude Bourdet tient une conférence de presse le 5 février 1946 pour exposer ses projets.
Un troisième programme pour la radio publique ?
Il y parle des chaînes existantes mais révèle également qu’il envisage le lancement d’une troisième chaîne. Cette radio qu’il baptise Paris-Mondo diffuserait les spectacles de Paris et reprendrait les émissions sur ondes courtes de différents pays du monde. Le nom Paris-Mondo ajouté à des programmes internationaux, voilà qui n’est pas sans rappeler Paris-Mondial, la RFI d’avant guerre. Mais pas de bol, une heure après sa conférence de presse, la chaîne parisienne diffuse Plateforme 70 ou l’âge atomique, une création radiophonique qui met la panique chez les auditeurs en simulant un accident atomique à la manière de la Guerre des mondes d’Orson Welles.
Panique, scandale, communiqué tous les quarts d’heure du ministère de l’Information… L’occasion est trop belle pour débarquer Claude Bourdet, le nouveau directeur qui voulait réorganiser les services de la Radiodiffusion française. Et adieu Paris-Mondo…
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