En 1925, les PTT se décident à développer un réseau de stations régionales en commençant par les grandes villes, Lyon, Marseille, ou celles où l’initiative privée est forte. C’est le cas dans la ville rose où un projet très abouti de la Radiophonie du Midi, Radio-Toulouse, démarre ses émissions avec deux kilowatts de puissance le 17 avril avant d’être officiellement inaugurée le 17 mai. Les PTT ne sont pas en reste. Le 27 avril, la station radiotéléphonique de Toulouse, comme on l’appelle alors, est sur les ondes pour une émission d’essai sur 425 mètres. Ainsi que les jours suivants…
Mais entre les deux radios toulousaines, c’est déjà la guerre (il y aura quelques batailles). Très vite les stations se rapprochent sur le cadran, Radio-Toulouse sur 298 mètres, Toulouse PTT sur 300 mètres. Résultat, elles se brouillent mutuellement. Les PTT se déplacent sur 315 mètres, puis sur 260 mètres, mais il reste difficile pour les Toulousains de recevoir les radios extérieures à la ville. D’ailleurs la station des PTT décide de ne pas émettre le lundi pour leur permettre les autres radios, mais aussi probablement pour faire quelques économies.
Comment était le studio ?
La station radiotéléphonique des PTT a une faible puissance, à peine 500 watts, mais elle est située en plein centre-ville à l’hôtel des postes à deux pas de la place du Capitole à trois kilomètres de Radio-Toulouse. Le studio est au deuxième étage dans cette rue qui s’appelle aujourd’hui Kennedy et ses fenêtres sont à une vingtaine de mètres de la rue d’Alsace-Lorraine où passent les tramways, ce qui n’est pas sans poser des problèmes d’insonorisation, même si de lourdes tentures ont été posées. Ce studio est petit, c’est un rectangle de 2,5 mètres sur 5. L’antenne est sur le toit de l’immeuble mais n’est pas visible, sauf quand on est dans la cour. L’émetteur, fourni par les établissements LL, est dans la cave dans un des cachots de l’ancienne prison.
Un premier bilan
Les débuts de la station régionale publique sont très modestes à l’image de ses moyens. Les programmes sont souvent composés de relais des autres stations des PTT, dont celles de la tête de réseau, la station de l’Ecole Supérieure des PTT à Paris. Mais petit à petit, ils vont s’étoffer. A la fin de l’année la station envoie un communiqué à la presse en forme de premier bilan.
« Les conférences ou causeries sur la médecine pratique, l’histoire de l’art méridional, l’histoire de Toulouse, le mouvement des lettres méridionales, l’astronomie sont notamment écoutées avec un vif intérêt. En outre, à l’intention de la jeunesse des écoles, la station organise chaque dimanche une audition de théâtre classique avec une causerie sur l’auteur et la pièce. Signalons enfin les cours d’espéranto donnés par M. le commandant Caujolle. Et n’ayons garde d’oublier que les programmes des concerts organisés par la station des PTT de Toulouse sont « speakés » en espagnol, en italien, en anglais et en aIlemand. Cette dernière innovation a recueilli les suffrages unanimes des amateurs de TSF de ces divers pays, qui s’accordent à reconnaître que la station radiotéléphonique des PTT de Toulouse est une des plus puissantes existant à cette heure. » Un peu fort de café mais bon, c’est de bonne guerre face à sa rivale Radio-Toulouse. Les programmes restent cependant maigrichons, comme ici, en novembre 1925.
Un nouveau nom, enfin
Le lundi 14 mars 1927, la station radiotéléphonique des PTT prend le nom de Toulouse-Pyrénées suite à une enquête menée auprès des auditeurs. L’association de gérance prend suit le mouvement et devient l’Association radiophonique Toulouse-Pyrénées.
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