C’est le centenaire de la naissance d’Edith Piaf mais c’est aussi l’anniversaire de ses débuts sur les ondes de Radio-Cité, il y a 80 ans.
La légende est bien connue. A l’automne 1935, Louis Leplée, le patron du Gerny’s, un cabaret parisien, remarque une jeune femme qui chante dans la rue et l’invite à venir se produire sur sa scène. Fin octobre, sous le nom de la Môme Piaf, la chanteuse fait des débuts très remarqués. Le bouche à oreille fonctionne, quelques articles paraissent début novembre et Marcel Bleustein vient assister au spectacle. Le jeune patron de Publicis vient de lancer une nouvelle station en septembre, Radio-Cité,et prend conscience du talent de la môme. Il demande à son directeur artistique, Jacques Canetti, de la faire venir aux studios, boulevard Hausmann.
« Vers 19h30, entre deux programmes annoncés, les auditeurs entendirent une inconnue que Leplée avait baptisé la Môme Piaf. Son cachet avait été de 50 francs, juste le montant du déplacement, raconte Marcel Bleustein-Blanchet, dans ses mémoires Les Ondes de la liberté. Quelques minutes après le début de cette émission improvisée, notre standard était bloqué par des centaines d’appels téléphoniques d’admirateurs réclamant de nouvelles chansons. » Parmi, les chansons qu’elle interprète alors, La Java de Cézigue.
Le quart d’heure de la Môme Piaf
La station décide d’aider la Môme Piaf à enregistrer son premier disque et de lui confier, fin décembre 1935, un programme d’un quart d’heure, chaque dimanche matin à 12h30. Fin décembre, Edith Piaf interprète ses goualantes dans une émission baptisée « le quart d’heure de la Môme Piaf » puis « le quart d’heure de la chanson réaliste par la Môme Piaf ». Elle est accompagnée par des accordéonistes.
Mais quelques semaines plus tard, le 6 avril 1936, Louis Leplée est assassiné. C’est le retour des mauvais quarts d’heure. La Môme Piaf est alors placée sous les feux de l’actualité car des voyous qu’elle fréquentait sont suspectés. L’affaire ne sera jamais résolue. La Môme Piaf pourra redémarrer sa carrière dans les cabarets et revenir sur les ondes de Radio-Cité, notamment dans le Music-Hall des jeunes
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