Le 21 janvier 1956, le Journal officiel publie l’acte de naissance de la Société de radiodiffusion de la France d’outre-mer (Sorafom) dirigée par Pierre Schaeffer, alors chef du service de la radiodiffusion au ministère de la France d’outre-mer. Cette société d’Etat doit coordonner la radiodiffusion dans tous les territoires qui relèvent de ce ministère. La première tâche délicate du patron de la Sorafom sera donc de bien délimiter de qui est de la compétence du nouvel organisme et de la RTF (Radiodiffusion télévision française) qui gère les stations des Antilles, d’Afrique du Nord et la puissante radio sur ondes courtes Radio-Brazzaville. Cette situation est corrigée en novembre de la même année. La Sorafom s’occupera des radios outre-mer mais elle sera présidée par le directeur-général de la RTF. En octobre 1957, Pierre Schaeffer est débarqué et remplacé par Robert Pointillon, chef de cabinet du ministre de l’outre-mer. Cette mainmise politique suscite alors quelques remous et une première grève.
En 1958, elle gère dix-huit stations
La Sorafom développe les stations en Afrique et forme les personnels des futures radios nationales des pays sur la voie de l’indépendance dans un studio-école à Maison-Laffitte. En 1958, elle gère 18 stations qui reçoivent chaque semaine, des enregistrements d’émissions ou d’interviews de la RTF qu’elles peuvent diffuser à leur guise. Il s’agit des radios d’Afrique occidentale française, d’Afrique équatoriale française, de Djibouti, de Madagascar et d’Océanie.
L’Afrique occidentale française compte plusieurs stations. La chaîne générale Inter-AOF (ex Radio-Dakar), le programme en langues locale de Dakar, Radio-Conakry, Radio-Abidjan, Radio-Cotonou, Radio-Soudan (Mali), Radio-Saint-Louis et Radio-Niamey.
A partir du 6 avril 1959, les états africains et malgache sur la voie de l’indépendance gèrent leur radio locale. Les stations des autres territoires ayant choisi de rester français, Radio-Djibouti, Radio-Papeete, Radio-Nouméa et Radio-Saint-Pierre passent au 1er juillet sous le contrôle direct de la RTF. Le problème se pose pour Radio-Inter à Dakar et Radio-Inter-Equatoriale à Brazzaville. En avril, Inter-AOF à Dakar fait l’objet de telles convoitises de la part des futurs états (surtout de l’éphémère Fédération du Mali) qui seront indépendants l’année suivante, qu’elle doit suspendre ses émissions.Un accord en AEF permet à Inter-Equatoriale (radio commune à quatre nouveaux états) de continuer ses émissions (elle s’arrêtera le 18 avril 1960), ainsi qu’à Radio-Brazzaville (RTF). La Sorafom installe Radio-Congo (5 kw) en août 1959. Le 28 novembre, c’est au tour de Radio-Gabon (1 439 et 4 815 kc) et Radio-Haute-Volta (1 520, 5 025 et 7 272 kc) d’être lancée sur les ondes.
En 1961, après les indépendances, la mission de la Sorafom évolue pour devenir un organisme de coopération chargé d’épauler les radiodiffusions des nouveaux pays. En avril 1962, la Sorafom devient l’Office de coopération radiophonique (Ocora) .
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