La Doua, le nom d’un quartier de Villeurbanne, est très connu entre les deux guerres. En effet, durant le premier conflit mondial, c’est sur un terrain de l’armée que va être édifié une station télégraphique. Il s’agit de prévoir une éventuelle défaillance des installations du poste militaire de la Tour Eiffel. Les hostilités passées, au début de 1922, le ministère de la Guerre vend les installations de La Doua à l’administration des PTT. Ce qui va permettre de tester sur ce site une station de radio locale.
« Les nombreux amateurs de Téléphonie sans fil de la région lyonnaise et d’ailleurs apprendront avec un vif plaisir que la station de La Doua émettra jeudi 12 octobre, à 9 heures du matin, un radio-concert, avec le gracieux concours d’un groupe d’artistes lyonnais, se réjouit la presse locale. Ce radio-concert, le premier émis par une station de province, a pu être organisé par le Radio-Club de Lyon, grâce à l’extrême obligeance de l’Administration des PTT, et en particulier de la Direction de la station de La Doua.«
Et côté technique? « L’émission est assurée par six lampes de 250 watts alimentée par 2 000 volts à la plaque. L’antenne est constituée par deux brins en Y à 150 mètres de hauteur. L’intensité est de six ampères. »
Une demi-heure de musique le matin
La station radiotélégraphique de Lyon et son indicatif YN va bientôt faire des essais quotidiens en diffusant des disques grâce à un phonographe Pathé. Au printemps 1923, on peut les entendre de 10h45 à 11h. Au mois de juillet, la longueur d’onde change, YN passe de 3200m à 470m (638 kc). Le premier de ce mois, l’harmonie lyonnaise donne un concert mais la station ne passe sinon que des disques.
Parallèlement, le radio-club s’active pour populariser l’écoute de la radio. Il organise ainsi des démonstrations publiques au Lumina-Gaumont, cours Vitton ou chez des fabricants comme la Société de Paris et du Rhône.
Et puis, le 3 septembre, la radio itinérante qui parcours la France pour faire connaître ce nouveau média à l’initiative du journal de vulgarisation scientifique Je Sais Tout, fait escale à Lyon.
Mi-septembre, les horaires de la station de Lyon sont les suivants : disques tous les jours de 11h à 11h30. A cela s’ajoute des relais de la Tour Eiffel. Mardi et vendredi à 12h45, lundi et jeudi à 18h15, cours des marchés aux bestiaux de Paris. Tous les jours sauf le week-end, à 15h15, cours boursiers et à 18h15, cours de clôture de la Bourse.)
Les initiatives privées accélèrent la création d’un vrai poste
Radio Sud-Est, qui a démarré en décembre 1923, puis Radio-Lyon, qui fait ses premiers essais en décembre 1924, poussent l’administration à créer le premier programme régional des PTT. D’autres grandes villes sont concernées. Marseille et Toulouse s’apprêtent à démarrer, Bordeaux est dans les cartons.
Ce n’est que le 16 mai 1925, qu’Edouard Herriot, maire de Lyon, président de la Chambre des députés, inaugure la station au studio du Conservatoire. La cérémonie est diffusée sur le poste de l’Ecole supérieure des PTT. Mais dans un premier temps, les programmes sont uniquement constitués d’un relais de la station parisienne des PTT. Il faudra attendre l’automne pour que Lyon-La-Doua commence à proposer des émissions locales.
Une radio éphémère à Lyon en juin 1923
Dans cette effervescence des débuts de la radio à Lyon, évoquons ici, l’initiative de la Faculté des sciences. Son laboratoire de minéralogie possédait un poste d’essais pour ses expériences. Mais ce dernier s’est transformé brièvement le dimanche 24 juin 1923 en station de radio. De 10 heures à midi, il a diffusé un concert sur 335 mètres de longueur d’onde (895 kc). Il y avait Mme Varinl, de l’Opéra de Lyon, Mme Jane Bériel, professeur de violon, M. Fernand Coht, flûtiste des Concerts Pasdeloup, M. Boulllat, baryton et premier prix du Conservatoire, M. Gerbaut, Violoncelliste, M. Jean Tourous, professeur de piano. La portée de cette station était d’une centaine de kilomètres. « Les amateurs qui auront reçu ce concert sont priés d’adresser leurs observations sur la qualité de l’émission au chef des travaux de minéralogie, à la Faculté des Sciences, 16, quai Claude-Bernard, à Lyon« , indique alors la Faculté des sciences.
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