Quand Radio Toulouse émettait à l’intention des auditeurs britanniques

Joslyn Mainprice, la voix des programmes en anglais de Radio Touloiuse

Pour contourner le monopole de la BBC, des programmes sponsorisés, spécialement créés pour les auditeurs britanniques, ont été diffusés par des radios du continent et spécialement par des stations privées françaises. Ces programmes préenregistrés et bien sponsorisés sur les antennes de Radio Normandie, le Poste Parisien, Radio Lyon, Radio Méditerranée sont dus à la société créée six ans plus tôt par Leonard Plugge, l’International Broadcasting Company (IBC).

Le succès des programmes périphériques de l’IBC éclipse une autre alternative pour les auditeurs britanniques sur un poste français très puissant et qui n’a pas cédé aux sirènes de Leonard Plugge. Il s’agit de Radio Toulouse qui, pendant plusieurs mois, a loué du temps d’antenne à une compagnie spécialisée dans la publicité et plus particulièrement dans l’affichage, David Allen and Sons Billposting Company établie à Belfast et à Londres.

Une radio très puissante

Ces programmes démarrent le 1er octobre 1937. Cette société commence à diffuser des émissions sur cette puissante radio privée forte de 60 kw et dont la longueur d’onde, 328,6 mètres (913 kc entre Le Poste Parisien et la radio de Hambourg) ne souffre d’aucune interférence ni même de fading, ce phénomène qui fait « s’évanouir » la réception pendant quelques minutes sur les ondes moyennes. Il s’agit de neuf heures par semaines : tous les soirs de 22h15 à 23h15, plus les samedis et dimanches avec un programme entre 17h30 et 18h30. Dans la presse française, ils sont très pudiquement annoncés comme « concerts anglais ».

Au coeur de Londres

L’animateur s’appelle Joslyn Mainprice. Il a tout juste 21 ans mais il a déjà un peu d’expérience obtenue au micro de Radio Athlone (la radio publique irlandaise). Il doit prendre en charge des programmes qui se veulent plus élaborés que le pousse-disque sponsorisé de la concurrence et plus attirants pour de potentiels annonceurs au gros budget. A ses côtés, un autre animateur, Allan Rose dans des studios installés au 23, Buckingham Gate, au coeur de Londres.

Programmes entraînants

Au programme, thé dansant, beaucoup de swing, des interviews de stars, une émission pour enfant et une sorte de A la recherche de la nouvelle star sponsorisé, ça ne s’invente pas, par… un laxatif.

Si en terme d’audience, ces programmes ont eu le succès escompté, il n’en est pas de même côté rentabilité. Six mois plus tard, en mars 1938, la radio toulousaine ne parle plus anglais neuf heures par semaines. The End.

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