Radio-Agen, le poste départemental du Lot-et-Garonne, est un cas à part dans l’univers des stations françaises d’avant guerre. La station, qui commence ses essais en septembre 1924 sur 335 mètres avec 250 watts, est une initiative du Conseil général mais est considérée comme un poste privé.
Elle est installée près de la Garonne et de la promenade du Gravier. L’antenne est tendue entre deux pylônes de 25 mètres séparés de 70 mètres. Radio-Agen démarre début 1925. Elle diffuse à l’heure de midi puis le soir des infos, des communiqués, le cours des marchés, la météo. Le soir, le programme est le plus souvent suivi d’un concert.
Cette station au fonctionnement inédit en France va connaître plusieurs événements qui vont la précipiter dans le giron de la Radiophonie du Midi, le puissant groupe radiophonique propriétaire de Radio-Toulouse.
L’eau englouti la station en 1930
Le 3 mars 1930, la Garonne est en crue. La radio diffuse tous les communiqués de la préfecture pour alerter la population. Vers 19h30, les eaux du fleuve lèchent la base des pylônes. Fernand de Sevin, le directeur de la station lance un appel sur les ondes demandant aux habitants des zones à risques de quitter leur domicile. Puis, l’émetteur est noyé, Radio-Agen se tait. Le bâtiment est ravagé et les antennes sont à terre.
Le 29 décembre 1930, le conseil général du Lot-et-Garonne vote la reconstruction du poste, financé par le fonds d’aide aux sinistrés, mais son exploitation sera concédée à la radiophonie du Midi qui possède Radio Toulouse. A partir du 25 mars, Radio Toulouse diffuse les émissions de Radio-Agen à 12h30 et 19h30 sur 312,8 mais aussi sur 30,75 m en ondes courtes.
Un nouveau site est trouvé à 300 mètres d’altitude sur la colline de Monbran près du sanatorium au milieu des vignes. Deux pylônes de 40 mètres de haut supportent l’antenne. Radio-Agen démarre des tests en août 1932 avec un nouvel émetteur sur 455 m. Le 1er janvier 1933, trois ans après la catastrophe, elle fait son retour sur les ondes avec 500 watts et diffuse le 8, l’inauguration de la chambre d’agriculture.
Le feu détruit la radio en 1934
Deux heures après l’émission qui s’était terminée à 21h45, vers minuit et demie, « dans la nuit de samedi à dimanche, (nuit du 7 au 8 juillet 1934) le directeur du sanatorium de Monbran, à 5 kilomètres d’Agen apercevant une lueur dans la direction des Installations de Radio-Agen constata qu’une construction était la proie des flammes, raconte Paris-Soir. Les pompiers furent aussitôt prévenus, mais ne purent arriver sur les lieux que vers une heure et demie. A ce moment, l’incendie avait accompli son œuvre dévastatrice et les pompiers en furent réduits à noyer les décombres. Les dégâts, qui s’élèvent à 300 000 francs sont couverts par une assurance.«
Il faut attendre décembre pour que Radio-Agen teste son nouvel émetteur sur 309,9 mètres. La station reprend officiellement ses programmes au début de 1935. Mais sa nouvelle longueur d’ondes gêne la réception du Poste parisien dans la région et beaucoup d’auditeurs protestent. Fin février, le ministre des PTT autorise Radio-Agen , le « poste aux jolies mélodies », à se fixer sur 345,60 mètres.
Le vent abat l’antenne en 1935
Le 2 mars 1935, une très violente tempête frappe le sud-ouest. L’antenne de Radio-Agen est arrachée par les rafales de vent. La station ne peu plus donner des nouvelles de la crue de la Garonne. Radio-Toulouse prend le relais. Mais cette fois-ci, les dégâts sont moins graves et Radio-Agen revient rapidement sur les ondes.
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