Après l’invasion de la Yougoslavie par l’armée allemande, Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich mets la main sur Radio-Belgrade. Interradio, une société créée par ses services en février 1942, rachète totalement six mois plus tard, la partie ondes-courtes de la radio yougoslave par l’intermédiaire d’une filiale nommée Teleradio AG Radio-Belgrade et dont le centre émetteur est situé à Zemun dans la banlieue de la capitale serbe. Par ailleurs, Interradio prend une participation de 51 % dans la partie ondes moyennes pour diffuser Radio-Belgrade, depuis l’émetteur de Makis, un programme destinés aux troupes allemandes qui occupent les Balkans. Cette station a été rendue célèbre pour avoir popularisé la chanson Lily Marleen, devenu un tube au grand désespoir de Goebbels.
Lancée en mars 1942
En mars 1942, Interradio lance Radio-Metropol avec des programmes essentiellement axés dans un premier temps vers la Russie et l’Iran. Après Stalingrad, Radio-Metropol abandonne ses émissions vers la Russie et se concentre sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Elle diffuse en anglais, français, polonais, arabe et perse, nous apprennent Horst JP Bermeier et Rainer Lotz dans leur ouvrage Hitler’s Airwaves. La radio émettait sur 11925 khz et 9480 khz, notent les dx’ers américains.
Les studios étaient à Graz
« Son originalité tenait au fait qu’aucun auditeur ne pouvait se douter que ces émissions étaient d’origine allemande, souligne Alain Roy dans son livre Le Cheval à Bascule, qui faisait partie de la section française de la station. Elle faisait preuve d’une impartialité habilement feinte. » Son témoignage est un des rares sur cette radio demeurée secrète. Il explique que les studios étaient à Graz, en Autriche, dans une villa qui abritera après-guerre Radio-Graz.
La rédaction était regroupée dans un ancien café, le Gasthaus Mozart. Les programmes en français duraient une heure, trois fois par jour. « Après le bulletin bref entracte de musique légère. Puis, causerie d’analyse politique… dans l’intervalle des bulletins, musique classique et variétés, avec priorité aux derniers succès anglo-saxons. Pour entretenir la fiction. » Ribbentrop doit cependant faire cesser cette expérience face à l’hostilité de Goebbels, le ministre de la Propagande du Reich. Radio-Metropol quitte les ondes en mai 1944.
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