Un an après la Libération, la Radiodiffusion française se relève

Radiodiffusion française

A la Libération, la Radiodiffusion française doit renaître dans un champ de ruines. Les bombardements, les destructions volontaires de l’armée allemande en retraite, ont réduit les possibilités d’émission. En 1939, il y avait en France 32 émetteurs, publics ou privés, pour une puissance totale de 2600 kw. A la Libération, seule une quinzaine sont encore en état de fonctionner mais leur puissance atteint tout juste les 175 kw (dont 140 kw grâce à l’émetteur de Limoges intact et les 15 kw de celui de Grenoble). La radio désormais sous monopole d’Etat, ne dispose plus de l’émetteur à ondes longues d’Allouis, ni de ceux qui portaient les programmes en ondes courtes à destination des colonies et de l’étranger.

L’ex-antenne de Radio-Cité à Argenteuil dynamitée par l’armée allemande.

A la fin du mois d’octobre 1944, la Radiodiffusion française peut compter sur 19 émetteurs dont un de 24 kw pour Paris, remis en route à Villebon par les Américains. Au 1er janvier 1945, le réseau dispose de 21 sites d’émissions. Un chiffre qui grimpe à 27 au 1er avril avec notamment la mise en service d’un émetteur de 100 kw pour la région parisienne. Dès le 15 janvier une partie du réseau est utilisée pour un second programme, la Chaîne parisienne.

Un an après la Libération, la Radiodiffusion française peut compter sur 538 kw, soit le tiers de sa puissance d’avant-guerre.

Chaîne nationale

Paris 696 kc (431.7 m), 100 kw. Grenoble 968 kc (309.9 m), 15 kw. Limoges I 648 kc (463 m) 120 kw. Limoges II 832 kc (360.6 m) après 18 heures, 20 kw. Lyon 895 kc (335.2 m), 120 kw. Marseille 749 kc (400.5 m), 10 kw. Toulouse 913 kc (328,6 m), 40 kw. Nice 1185 kc (253.1 m), 60 kw.

Chaîne parisienne

Paris 776 kc (386.6 m), 10 kw. Lyon 1393 kc (215.4 m), 25 kw. Limoges II jusqu’à 18 heures 832 kc (360,6 m), 20 kw. Limoges III après 18 heures 1456 kc (206 m).

Et côté programmes ?

Le matériel a également été sérieusement abîmé. La Radiodiffusion française doit donc bien souvent se contenter de moyens de fortune dans des installations réparties dans 35 immeubles et entre lesquelles le téléphone ne fonctionne pas toujours.

En ce qui concerne la musique, les auditeurs redécouvrent les compositeurs classiques bannis des ondes pendant la guerre. Pour la variété, en cette période d’épuration, beaucoup d’artistes ne passent plus à l’antenne en attendant que leur attitude pendant la guerre ait été étudiée. Ce qui va permettre à de nouveaux talents de pouvoir se révéler.

Les émissions en public reprennent

Vers décembre 1944, les émissions en public peuvent reprendre. Ce sont en premiers les concerts de l’Orchestre national avec deux émissions, l’Heure du soldat et Music-Hall franco-allié. Par ailleurs, Max Régnier, ancien animateur du Poste Parisien, peut proposer en public le Club des optimistes avant de filer plus tard sur Radio-Luxembourg.

L’émission Pêle-Mêle au studio Washington.

On ajoutera également dès le 9 octobre 1945, l’émission hebdomadaire du mardi soir sur la Chaîne parisienne, Pêle-Mêle, présentée par Jean-Jacques Vital, connu pour sa participation au feuilleton de la Famille Duraton. Ce programme est une sorte de radio-crochet devant un jury. La partie musicale est confiée à l’orchestre de Michel Emer et les enregistrements en public se font depuis le studio Washington, dans des installations de Radio-Cité réquisitionnées par l’Etat.

L’orchestre de Jacques Hélian dans le Cercle des étoiles.

Sans oublier sur la Chaîne nationale, le Cercle des étoiles au théâtre des Champs-Elysées le samedi à 20 heures avec notamment l’orchestre de Jacques Hélian (première émission le 6 octobre 1945). Quelques diffusions de représentations théâtrales peuvent également avoir lieu.

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